Le gouvernement provincial du Kasaï est décidé de renflouer les caisses du trésor public et de se doter des moyens pour sa politique. C’est ainsi que depuis le mardi 8 juin 2021, les cortèges funèbres ne sont plus exemptés au paiement de la taxe du péage du pont Lubilanji, à l’entrée Est de la ville de Mbujimayi. Seul le véhicule transportant le corps du défunt est épargné par cette mesure.
« Il n’y a que le corbillard qui va passer sans payer. Mais le reste du cortège, ceux qui ont des motos et des véhicules doivent payer. C’est comme quand ils se déplacent pour aller à Tshitenge, Kabwa, Cilenge, Mweneditu, c’est la même chose. On n’a pas créé un payage nouveau…Il n’y a pas de base juridique selon laquelle il est dit que quand un cortège funèbre passe, on ne doit pas payer », explique le ministre provincial de l’économie et finance intérimaire, Raphaël Kalala Muambila Bantu.
Anticipant les critiques face à cette mesure, Maitre Raphaël Kalala fait savoir qu’aucun problème ne se pose à ce sujet. Les familles éplorées prennent déjà en charge d’autres frais et doivent le faire aussi au payage.
« …les mêmes personnes éprouvées paient à la morgue, paient à l’hôpital, paient l’essence pour mettre dans la moto et le véhicule. Mais d’où vient que pour payer le passage au péage, qu’ils ne puissent pas le faire…Nous avons besoin des ressources pour notre province, afin qu’on puisse réaliser nos politiques », a-t-il ajouté.
Au sein de la population, la décision fait réagir. Le président du cadre de concertation de la société civile du Kasaï oriental, Abbé Pierre Kabamba dénonce une forme de tracasserie et un manque de compassion pour les familles éprouvées.
« Il ne faut que le gouvernement qui fait intérim soit accusé par la population de commencer à la rançonner. Depuis quand on a soumis au paiement au cortège funèbre », s’inquiète l’abbé Pierre Kabamba. Il insiste sur le fait que « le cortège funèbre participe aux derniers hommages à faire aux morts. Ce qui fait partie de nos droits culturels et le ministre le sait. »
Pour plusieurs personnes, cette mesure risque d’entraîner des incidents au payage chaque fois qu’un cortège funèbre va vouloir traverser.
Arsene MPUNGA