Nommé en 2020 comme commandant de la régie des voies aériennes, RVA Mbujimayi, Romain Tshinyama Kabongo avait hérité d’une société engluée dans des crises sans fin, caractérisées par les revendications sociales des agents impayés depuis plusieurs mois. Lieu stratégique et principale porte d’entrée aérienne de la région, l’aéroport de Bipemba ressemblait à un grand marché public, où jeunes désœuvrés et d’autres badauds régnaient en maîtres.
C’est alors que commence, pour le nouveau commandant, un travail de fond pour l’assainissement et la sécurisation du périmètre de l’aéroport, la rentabilisation des activités commerciales et la régularisation de la situation salariale des travailleurs.
Assainir l’environnement aéronautique
« Il fallait d’abord nettoyer le tarmac : le parking d’avions, la partie la plus visible par les passagers. Et donc réglementer cet espace là, tant à l’accès qu’au parckage des avions, des véhicules, accès des usagers. Après nous sommes sortis sur la partie en ville, celle qui tourne vers la ville. Ce qui fit fait, et essayer de restreindre les accès en dressant le mur qui empêcherait à ce que n’importe puisse accéder sans être voyageur, ni usager », a fait savoir le commandant Romain Tshinyama.
Ainsi fait, ce travail est apprécié par les passagers qui étaient victimes de toutes formes de tracasseries de la part des personnes qui n’avaient rien à voir avec l’activité aéroportuaire. Il a surtout permis d’augmenter les recettes de la régie, grâce à la systématisation de la collecte des taxes de parking d’avions et de véhicule, ainsi que d’autres taxes.
Les tenanciers de bars et restaurants insolvables ont été tout simplement déguerpis. Certains d’entre eux cumulaient les arriérés de loyer de plus de 10 ans. Leur stands étaient devenus, non pas un lieu de repos de voyageurs, mais des centres de rencontre pour tout le monde.
Maximiser les recettes et améliorer la situation sociale des agents
La RVA est une entreprise commerciale et ses aéroports sont des entités autonomes, en termes de gestion financière. Autrement, chaque aéroport a la responsabilité de financer ses charges d’exploitation et sociales, grâce à ses propres revenus. D’où la nécessité de la rationalisation des finances de l’aéroport de Bipemba que le commandant a mis sur pied.
À son arrivée, Romain Tshinyama trouve un malaise social dû à l’impaiement d’environ 6 mois de salaires des agents. Grâce à une gestion transparente et participative, le commandant a réussi à rendre régulière le versement des rémunérations et d’autres avantages des agents, faisant de l’aéroport de Mbujimayi l’un des meilleurs dans ce secteur à travers le pays.
« Au moins les agents de l’aéroport de Bipemba sont contents d’être actuellement vus comme responsables par leurs enfants, leurs bailleurs les respectent, pour ceux qui sont locataires ; s’ils sont à la banque, cette dernière les reçoit avec crédit, se disant que ce sont des clients solvables. C’est pour dire que chaque mois, les agents de la RVA Mbujimayi reçoivent leurs salaires. C’est vrai qu’il y’a accumulation des anciens arriérés, mais en dehors de ça, nous évoluons et avons cette obligation mensuelle de payer, tant les actifs que les retraités », a commenté le commandant de l’aéroport de Mbujimayi.
Romain Tshinyama affirme, non sans fierté, que ses travailleurs ont reçu leur treizième mois en décembre et la gratification pour les fêtes de Noël et Nouvel An. Un traitement que les représentants des agents de la RVA n’ont pas hésité de saluer.
Paix Sociale, gage de la bonne gouvernance
« Depuis un certain moment, les travailleurs touchent leurs salaires à la fin du mois », reconnaît Jonas Muzadi, délégué syndical principal de l’aéroport de Mbujimayi. « S’il faut évaluer, au courant de l’année 2022, il n’y a aucun mois que nous avons passé sans avoir quelque chose. Surtout, nous saluons les efforts que notre commandant de l’aéroport a consenti ce dernier temps. Le mois de décembre, nous avons touché presque deux salaires », a-t-il poursuivi.
Pour sa part, Basile Kamanga, secrétaire provincial inter professionnel de la confédération syndicale du Congo et président de l’Inter syndical à la RVA Kasai-oriental, ajoute que « de manière générale, à plus de 90%, sur l’aéroport de Mbujimayi, les conditions socioprofessionnelles des agents et cadres de la RVA sont bonnes ».
Rappelons que l’aéroport de Mbujimayi est en chantier. Les travaux de modernisation y ont été lancés depuis l’année dernière. La première phase sera achevée, sauf perturbations majeures, à la fin de cette année.
|Par Arsène MPUNGA
