Kasaï oriental : Deuxième vague de la COVID19, prise en charge des malades, soupçons de publication des faux cas…le chef de la division de la Santé fixe l’opinion [INTERVIEW]

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Depuis quelques semaines, plusieurs cas de covid 19 ont été enregistrés à Mbujimayi dont certains ont abouti aux nouveaux décès. Curieusement, cette résurgence de la maladie à coronavirus suscite autant des doutes dans le chef de la population locale. Une certaine opinion accuse le comité provincial de riposte de fabriquer certains cas de covid 19 pour se faire de l’argent. Le chef de division provinciale de la santé au Kasaï-Oriental, Bonheur Tshiteku se dit étonné qu’au moment où l’on doit amener la communauté à prendre conscience du danger que représente cette pandémie, l’on puisse répandre des discours sur la non existence de la maladie. Il s’est confié à tambourmatin.info

TM : Quel état des lieux faites vous de la covid 19 au Kasaï-Oriental ?

CD : Au jour d’aujourd’hui dans nos statistiques nous avons actuellement 31 cas de covid 19 dont 7 décès. Il faut dire que la province traverse la deuxième vague de la pandémie à covid 19. La première vague nous avions notifié 9 cas dont 2 décès. Et pour cette deuxième vague sommes à 22 cas avec 5 décès.

TM : A quoi est dû cette résurgence de covid 19 au Kasaï-Oriental ?

CD : il faut dire qu’il ya des gens qui sont en déplacement vers les zones qui sont plus touchées et lorsqu’ils reviennent il y en a qui s’échappent au test et obtiennent des bulletins par leur voie et ramènent la maladie et c’est comme ça qu’elle se repand. Il y a aussi et surtout le relâchement de la population dans l’observance des gestes barrières.

TM : Est-ce que les cas de covid 19 enregistrés sont-ils pris suivis par l’équipe de risposte ?

CD : les cas sont bel et bien confirmés et il y a des malades qui nécessitent l’assistance respiratoire. Ces cas sont au niveau du CTco à l’hôpital dipumba. Il y a des malades qui sont à la phase débutante qui sont sous traitement à domicile et sont suivis par des équipes. Nous sommes entrain d’identifier aussi les contacts autour des cas malades identifiés.

TM : Comment se fait la prise en charge des malades ?

CD : la prise en charge au niveau du CTco, ce sont des malades qui nécessitent d’oxygène. Nous avons près de trois concentrateurs de l’oxygène qui nécessitent qui ait du courant. L’autorité provinciale a été en contact avec l’équipe de l’Enerka pour disponibiliser du courant en permanence à l’hôpital dipumba. Cette équipe est à pied d’oeuvre. En attendant cela, il faut un groupe électrogène qui dois ravitailler le bâtiment CTco mais malheureusement ce groupe n’a pas supporté la charge. Et pendant le moment où le courant posait problème, il fallait sauver des vies humaines. C’est ainsi que certaines familles pouvaient donner l’argent pour la bombonne afin que les malades bénéficient de l’oxygène. Voilà les petites difficultés que nous connaissions au niveau du CTco mais si reste le comité de risposte est vent debout pour le bâtiment sois bien équipé en matériels et qu’il soit au point.

TM : une certaine opinion accuse l’équipe de risposte de facturer la prise en charge des malades de covid 19 et d’exiger de l’argent pour la sortie des corps de la morgue et leur l’enterrement. Confirmez-vous ou informez-vous cela ?

CD: Non ce sont des fausses informations. D’ailleurs pour le cas récent du dimanche passé, j’ai été contacté par la famille et nous avons mobilisé l’équipe de la croix rouge pour l’enterrement digne et sécurisée. Actuellement le protocole a changé pour l’enterrement des corps. Ce n’est pas immédiatement que le malade est décédé qu’il doit être enterré sauf si la famille n’a pas de possibilité pour payer les nécessaires afin d’embaumer le corps. Et même pour embaumer le corps c’est la famille elle même qui s’en charge et dans l’espace de deux ou trois voir quatre jours on peut enterrer le corps de façon digne et sécurisée. On exige absolument rien. Au niveau de la prise en charge il y a des médicaments qui sont donnés mais si le malade a déjà une comorbidité, un malade qui est diabetique ou qui a un problème d’hypertension et qu’il y a la covid qui s’ajoute on doit d’abord stabiliser le taux du sucre dans la sang et traité aussi la covid. Ce qui fait que les médicaments de covid sont là mais on doit faire aussi recours aux médicaments qui doivent stabiliser d’autres maladies supplémentaires. On ne demande rien du tout aux malades. Ce sont des fausses informations.

TM : l’équipe provinciale de risposte est accusée de fabriquer des faux cas. Que répondez-vous ?

CD : la population doit comprendre que la maladie existe réellement. Il n y a pas quelque chose de montée ou de fabriquer non plus. La difficulté est que les gens s’entête et ne viennent au CTco lorsque la personne est déjà dans la phase de détresse respiratoire qui nécessite de l’oxygène. Donc la population doit prendre conscience de l’existence de la maladie.

TM : Quel message adressez-vous à la population ?

CD : je demande à la population de prendre conscience de l’existence de la maladie. A côté de ça il y a les règles barrières qui doivent être de strict observance.

Propos recueillis par Moïse TSHILENGI

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