Le secteur de frets aériens traverse l’une des périodes les plus dures de son histoire au Kasaï oriental. Les agences locales disparaissent les unes après les autres, condamnant ainsi des dizaines de personnes au chômage. À la base de cette situation, plusieurs raisons dont la principale les difficultés des transporteurs qui ferment.
Au départ, les agences de frets aériens avaient le choix entre trois ou quatre compagnies cargos pour acheminer leurs colis au Kasaï oriental et dans les provinces voisines. Seulement voilà, ces entreprises ont commencé à fermer progressivement et systématiquement, obligeant plusieurs opérateurs du secteur à mettre les clés à la porte. C’est bien le cas avec Trans Air et Gomair ou encore CAA Cargo qui n’effectuent plus des navettes à Mbujimayi.
Se trouvant dans un contexte de monopole, Serve Air a revu à la hausse le prix du colis, passant de 0,5$ à 1,2$ depuis mars 2021, pour le trajet Lubumbashi-Mbujimayi.
« À présent la société SERVE AIR modifie tout le temps le prix de transport vers le haut comme bon lui semble depuis le mois mars de cette année. Les agences de Fret tombent en faillite presque chaque année, non seulement à cause des modifications à la hausse des prix, mais aussi suite au transport irrégulier des marchandises des clients », se plaint un responsable d’une agence locale.
La hausse du prix de transport n’est pas le seul problème auquel font face les agences de fret. Le transport des marchandises est devenue lui aussi irrégulier, passant de trois à deux fois la semaine, voire une seule fois sur le trajet Mbujimayi-Kinshasa. Et cela sans calendrier fixe à respecter. En plus, le transporteur ne rembourse pas les colis cassés ou perdus dans ses dépôts, il laisse tout à la charge des agences.
Du côté de Serve Air, on avance la perturbation des conditions atmosphériques pour justifier ces changements intempestifs du programme de transport des colis. Un argument que les patrons des agences ont visiblement du mal à accepter.
« Il y’a des pannes qui surviennent très souvent sur leurs avions. Il ya deux jours que les agences de fret n’ont reçu aucun colis. C’est ainsi que nous lançons un cris d’alarme aux autorités tant politiques qu’administratives de vouloir manager auprès d’autres compagnies de fret aérien à venir au secours et relever l’économie du Kasaï oriental, Lomami et sankuru », ajoute un autre opérateur du secteur.
Des sources concordantes affirment que pour faire face à la demande et contourner les pannes sur ses propres avions, la compagnie Serve Air emprunte depuis quelques mois des appareils cargo de grande capacité auprès des compagnies tombées en faillite.
|TM
