Kasaï Oriental : « Les femmes doivent accepter de mettre leurs ressources et intelligences ensemble pour créer de la richesse », (Gertrude Ndaya, présidente du CEFIDE)

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Elle est là voix du combat de l’émancipation de la femme et de la parité au Kasaï oriental. Gertrude Ndaya a été de toutes les batailles pour la reconnaissance de la vraie valeur de la femme dans une société où la tradition a souvent eu le dessus sur toute autre considération moderne. Alors que ce mois de mars est dédié aux activités en marge de la journée internationale des droits de la femme, la présidente Centre féminin de formation et d’information, CEFIDE reviens sur les actions menées sur terrain par sa structure.

D’abord, Gertrude Ndaya s’insurge contre celles et ceux qui réduisent la célébration de la journée des droits de la femme au simple port d pagne et quelques célébrations festives: « Je voudrais ici relever le fait que les femmes devront comprendre que célébrer le 8 mars ne signifie pas défiler, festoyer, danser. C’est un temps d’arrêt, de réflexion sur le rôle , la contribution des femmes au développement de la société, selon leur milieu de vie, partant de leurs activités et de besoins identifiés ».

La presidente du CEFIDE recommande le modèle adopté par son organisation qui milite depuis plusieurs années pour l’autonomisation et l’émancipation de la femme. Plusieurs actions ont été posées sur terrain et d’autres sont en cours d’exécution, dans le souci d’offrir à la femme du Kasaï oriental un encadrement efficace.

« Nous, à travers le CEFIDE,( Centre Féminin de Formation et d’information pour le Développement) avons réalisé plusieurs actions ayant contribué au développement de notre province à savoir : la formation des femmes sur les notions de la citoyenneté, l’entrepreneuriat, les élections, la fabrication de savon, la peinture. Nous avons également encadré les femmes tenancières de restaurant. Ces actions nous les avons menées à travers tous les territoires du Kasaï oriental dans son encienne configuration.
Nous avons capacité plusieurs femmes sur l’élevage de volailles, porcs , l’agriculture mécanique de patates douces.
Pour matérialiser ces entreprises, nous avons donné les semences et certains matériaux de labour à ces femmes.
Concernant celles qui exercent dans la restauration, nous les avons doté des ustensiles de cuisine, certaines produits alimentaires envue de suppléer aux efforts qu’elles avaientt déjà fournis. Nous les avons amenés à créer des cantines mutuelles. Ces dernières les aident a augmenté leur capital se soutenir mutuellement et créer d’autres restaurants. »

Pour bien mener toutes ces activités, le CEFIDE a bénéficié d’un appui financier et technique de quelques partenaires locaux et internationaux dont l’ONU FEMME, l’Union européenne et la coopération canadienne.

En termes des difficultés rencontrées sur terrain, Gertrude Ndaya évoque notamment la précarité des femmes du Kasaï oriental. Elle fustige aussi « le faible accès des femmes aux crédits à cause notamment aux garanties exigées par les institutions de microfinance et microcrédit ». Pour pallier à cet état de chose, la présidente du CEFIDE propose la création d’une mutuelle dédiée au financement des initiatives des femmes.

Alors que le monde et le Kasaï oriental militent pour l’intégration socioprofessionnelle de la femme dans tous les secteurs, le plus grand défi pour Gertrude Ndaya reste « que la femme s’informe régulièrement sur les nouvelles réalités de société, se forme et qu’elle comprenne son rôle, celui de travailler dans n’importe quel domaine, là où elle se retrouve, soutenir les talents des autres, puis accepter de mettre ensemble leurs ressources et intelligences afin d’innover pour créer la richesse autour d’elle. C’est en agissant ainsi qu’elle peut contribuer au développement »


Mariam Kabedi

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