Kasaï oriental : l’UCOFEM et le RATEPROKA fustigent un usage abusif de la liberté de la presse par les journalistes

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À l’occasion de la commémoration ce lundi 3 mai 2021 de la journée mondiale de la liberté de la presse, l’Union congolaise des femmes des médias et le réseau des radios et télévisions de proximité du Kasaï oriental invitent les journalistes à une profonde réflexion sur l’exercice de leur métier. Dans un message rendu public ce jour, Ruth Biatshinyi, directrice provinciale de l’UCOFEM commence par rendre hommage au travail des professionnels des médias qui sont parfois confrontés à d’énormes défis pour accéder à l’information.

« Le célébration de cette journée est une occasion pour nous d’exprimer notre proximité professionnelle et notre soutien aux médias souvent victimes de restrictions ou de musèlement sous quelque forme que ce soit. C’est aussi le lieu de rendre hommages aux professionnels des micros et chevaliers de la plume qui se sont donnés, jusqu’au sacrifice suprême pour le besoin de la cause », écrit l’UCOFEM et le RATEPROKA.

Ces organisations exhortent les journalistes du Kasaï oriental à examiner profondément leur apport dans la diffusion de la bonne information, trente ans après la déclaration de Windhoeck. Elles constatent malheureusement que les professionnels des médias n’ont toujours pas fait preuve de rigueur dans le traitement de l’information.

« Au regard du thème même de l’année (l’information comme bien public), thème rendant à l’information son caractère sacré, sa suprématie sur la vie de toute la communauté et que sais-je encore, nous journalistes kasaiens qui avons le monopole de la donner par tous les canaux de communication avons contribué à sa perte de saveur« , poursuit Ruth Biatshinyi.

Pire encore, l’UCOFEM et le RATEPROKA notent qu’à travers leurs productions médiatiques, les journalistes du Kasaï oriental ont terni l’image de la profession.

« Les émissions de débats politique, les espaces d’antennes libres ont contribué à vendre l’image négative de la presse Est Kasaienne. Alors que le journaliste est censé informer objectivement pour réduire les incertitudes et effacer la rumeur par une information de qualité, les principes directeurs de son métier à savoir la neutralité, l’impartialité et l’équilibre en ont souffert autant…Durant cette période (fin 2020 et début 2021), il n’a pas été rare d’entendre des journalistes coordonner des émissions et prendre parti en faveur de tel ou tel autre camp politique, au nom de la ‘supposée liberté d’expression ou d’opinion' », peut on lire dans le document.

Face à ce tableau sombre, l’UCOFEM et le RATEPROKA invitent les journalistes du Kasaï oriental « à faire une remise en question et revenir au bon sens en cultivant les valeurs morales de notre profession. Notre responsabilité sociale en est tributaire ».

Arsene MPUNGA

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