Les députés provinciaux du Kasaï oriental ont renoué ce mardi 30 mars 2021 avec l’hémicycle, trois mois après les vacances parlementaires. La session de mars a été ouverte ce jour lors d’une plénière dirigée par le Président du bureau Yves Muamba Kadima. C’était en présence du gouverneur de province Jean Maweja Muteba, des membres de son gouvernement et des plusieurs officiels.
Dans son discours d’orientation de cette session, le speaker de l’assemblée provinciale a dressé un tableau sombre de la situation socio-économique de la province. Yves Muamba Kadima a fait savoir que les vacances parlementaires ont permis aux élus de palper du doigts la misère noire dans laquelle croupit la majorité de la population.
« La situation politique, sociale et économique qui prévaut à l’heure actuelle se caractérise par un malaise dans la population », indique le dirigeant de la première institution provinciale qui propose un leadership situationnel à la tête de la province pour renverser la tendance:
« Au regard de la conjoncture économique mauvaise et du tableau sombre des principaux secteurs et activités économiques de la province, il y’a nécessité d’un lobbying agressif et d’un leadership situationnel et avéré pour remonter la pente car le décollage de notre province est l’affaire de tous ».
Au sujet de l’insécurité grandissante en province, Yves Muamba Kadima a fustigé les tueries des civils devenues récurrentes sur la ville de Mbujimayi. La situation s’est tellement dégradée que même l’assemblée provinciale en a été victime en décembre 2020, lorsqu’un groupe des jeunes ont tenté d’incendier le bureau du président par un cocktail Molotov.
« La protection des personnes et de leurs biens au Kasaï oriental laisse à désirer, l’insécurité sur toute l’étendue de la province en général, et dans la ville de Mbujimayi en particulier prend des allures inquiétantes avec la recrudescence du banditisme à longueur de la journée. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on décrie un cas de vol. Ces inciviques cassent, tuent les paisibles citoyens sous l’œil impuissant des autorités compétentes », a-t-il ajouté.
La persistance des conflits coutumiers, la spoliation des concessions de la MIBA, le délabrement des infrastructures sociales de base ont également figuré parmi les préoccupations du président de l’assemblée provinciale. Il a aussi déploré la démotivation des agents de la direction provinciale des recettes, dont certains « manipulent des fonds publics » sans aucun acte de nomination. Ce qui, selon lui, favorise le coulage des recettes de l’Etat.
Arsene MPUNGA
