Kasaï oriental : travail d’enfant, les jeunes cireurs à l’assaut des artères de Mbujimayi

0
2450

Au chef-lieu du Kasaï oriental, des jeunes adolescents se lancent dans la débrouillardise qui consiste à exercer soit le petit commerce, soit les petits métiers. Dans cette gamme d’activités génératrices des revenus, le métier des cireurs est l’un de ceux très prisés par ces jeunes adolescents dont l’âge varie entre 10 à 18 ans et même plus.

Ces enfants dont les parents sont incapables d’assurer leur prise en charge scolaire et sociale circulent à longueur des journées sur les grandes avenues de Mbujimayi pour cirer les souliers, tout en s’improvisant cordonnier. Il suffit seulement de balayer du regard le boulevard LD Kabila par exemple, devant les grands édifices en plein centre ville, très tôt le matin pour s’en rendre compte.

Ces « travailleurs atypiques » font la chasse aux clients en sollicitant de leur rendre service qui, du reste n’est pas gratuit car pour une paire des souliers cirée, il faut payer 100 voire 200 FC. Dans ce « travail », la concurrence est rude. Ceux qui disposent des bonnes aptitudes athlétiques tombent souvent les premiers sur les clients car, il faut se précipiter étant donné le nombre élevé des cireurs. Ces jeunes ont sur eux tout l’arsenal d’outils nécessaires à leur activité: Brosse à la main, morceau de planche utilisé comme pose-pied, petit sac accroché au cou, où l’on peut trouver des fils en nylon, crochet, des boîtes de cirage, toutes couleurs confondues, morceaux de mousse pour essuyer et faire briller les souliers de leurs clients.

Ce petit métier n’exige pas de gros capitaux pour générer des bénéfices. En investissant 1500fc dans une boîte de cirage, ces jeunes ont un revenu quotidien qui varie entre 3.000 et 5.000 Fc. Cet argent leur permet de se prendre en charge en évitant l’oisiveté et le vol.

« Ce métier est pour moi une source de revenus comme toute autre et je n’ai aucune raison de l’abandonner, dans la mesure où ces revenus m’aident à assurer ma scolarité, bien que je travaille une demie journée », raconte Étienne Muteba, jeune adolescent rencontré sur le boulevard LD Kabila sous un soleil de plomb. « Je ne manque pas de quoi manger ni de quoi vivre comme les autres enfants de mon âge », poursuit cet élève de 3ème année primaire, à l’école primaire à l’Edap Mulemba.

Beaucoup de responsables préfèrent faire cirer leurs souliers auprès de ces jeunes adolescents car ils le font avec tous les soins possibles, rendant les souliers « presque neufs » selon un fonctionnaire interrogé à ce sujet. Bien qu’interdit, ce travail d’enfant aide ces jeunes à ne pas se livrer à des actes répréhensibles comme la petite criminalité dans une ville où l’économie est au creux de vague.

|Par Moïse TSHILENGI

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici