Le weekend de Noel a été particulièrement pluvieux sur la ville de Mbujimayi, chef-lieu de la Province du Kasaï oriental. Des pluies diluviennes qui ont amené leur lot des conséquences sur le tissu écologique de la ville diamantifère. Des nouvelles têtes d’érosions ont poussé alors que d’autres ont dangereusement progressé dans plusieurs quartiers.
Le quartier Ciaciacia situé dans la commune de la Kanshi est l’un des plus huppés de la ville. Il est pourtant parmi les zones les plus touchées par ce phénomène d’érosions. Sans canalisation et construit en dehors de toutes les normes urbanistiques selon les spécialistes en la matière, Ciaciacia ne dispose à ce jour d’aucune route véritablement praticable. A chaque pluie, les eaux de ruissellement déferlent même dans les parcelles résidentielles. Trouvée devant sa maison ce lundi matin en train de remblayer une tête d’érosion à l’aide des branches d’arbres et des sacs de sable, une dame sexagénaire s’exclame désespéramment que « chez nous, après la pluie, c’est jamais le beau temps ».
Dans la commune de Diuilu, c’est le désastre et le désarroi dans plusieurs quartiers. Sur l’avenue Beya Thomas, au quartier Masengu Kanyinda, un ravin vieux de trente ans a déjà emporté plusieurs maisons. Désemparés, les riverains appellent les autorités à intervenir le plus tôt possible.
« Ce ravin menace d’écrouler nos maisons. Nous souhaitons de rencontrer les autorités provinciales pour leur faire part de la situation car nous sommes au bout. Un jour, même nos enfants risquent d’être emportés par les eaux de ruissèlement. Nous sommes à environ 300 ou 400 mètres du Gouvernorat de province et de la prison centrale de Mbujimayi. Nous demandons aux autorités d’intervenir le plus tôt possible », déclare Monsieur Mutombo, assis dans sa parcelle juste aux abords de l’érosion.
Depuis quelques mois, des travaux des luttes anti érosive ont été amorcé sur quelques sites choisis dans la ville de Mbujimayi, sur financement du Font National d’Entretien Routier. Des interventions qui ont permis de stopper la progression de plusieurs ravins emblématiques comme Mbuyi Mulomba, Kajiba et Tshiamba. Mais au regard de l’ampleur des érosions, le Gouverneur de Province avait plaidé pour des moyens additionnels auprès du Gouvernement central pour véritablement face à cette situation et désenclaver plusieurs quartiers de la ville.
Arsène MPUNGA