Apres la chute du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, l’Union sacrée de la Nation ne va pas vraisemblablement s‘arrêter en si bon chemin, dans son entreprise de démantèlement du système Kabiliste. Le courant politique lancé par le Chef de l’Etat veut prendre le contrôle de toutes les institutions stratégiques du pays, que Joseph Kabila avait pris soin de laisser entre les mains de ses plus fidèles lieutenants, après la passation de pouvoir intervenue en janvier 2019. Le sénat fait donc partie de ces institutions d’une grande importance que la kabilie continue de manœuvrer.
Au regard de l’article 75 de la constitution, c’est le président du sénat qui va remplacer le Chef de l’Etat en cas de « décès, de démission ou de toute autre cause d’empêchement définitif ». L’Union sacrée voudra sans doute placer à la tête de la chambre des sages, une personnalité plus conciliante et proche de Félix Tshisekedi.
Alexis Ntambwe Muamba ayant démontré il y’a peu sa capacité de nuisance vis-à-vis du Président de la République, en remettant en cause sur la place publique la constitutionnalité des actes de ce dernier, n’est pas le profil idéal d’un président du sénat avec qui voudrait collaborer Félix Tshisekedi. Mais l’on sait aussi que d’autres raisons vont militer au renversement de l’ex seigneur de guerre. Il y’a entre autre la satisfaction des ambitions des nombreux adhérents dans l’Union sacrée, tant il est vrai que les postes au sein du gouvernement et au bureau de l’assemblée nationale ne permettront pas de récompenser tout le monde.
Depuis la destitution de Jeanine Mabunda et de son bureau, des bruits font état d’une pétition initiée contre Ntambwe Muamba et tous les membres FCC du bureau du sénat. Dans une communication en décembre dernier, le professeur Kaumba, rapporteur du sénat avait dénoncé « des appels anonymes qui sont adressés à certains sénateurs soit pour les intimider, soit pour leur proposer des fonctions gouvernementales et autres récompenses d’actes d’allégeance ». Plus d’un mois après, les sénateurs ne sont toujours pas convoqués en session extraordinaire comme le soulignait cette communication. « Preuve que le bureau craint de tomber sous le coup d’une pétition, comme c’était à l’assemblée nationale », estime un observateur.
Quoi qu’il en soit, les jours de Ntambwe Muamba à la présidence du sénat sont visiblement comptés comptés.
Arsene MPUNGA