Une vive tension a prévalu ce jeudi 17 novembre 2022 au siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS, à la 10e rue Limete, à Kinshasa. Plusieurs combattants ont spontanément manifesté sur place pour réclamer le départ du secrétaire général actuel, Augustin Kabuya. Ils ont brûlé des pneus et lancer des cocktails Molotov sur le bâtiment, avant que la police n’intervienne pour les disperser.
Les manifestants en colère reprochent au patron du parti au pouvoir entre autres de faire nommer dans des postes de responsabilité, « des personnes inconscientes ». Allusion faite aux dernières nominations des mandataires publics pour lesquelles ils accusent leur chef du parti de « favoritisme, en privilégiant ses gens aux détriment des vrais militants ». D’autres fustigent sa gouvernance « qui ne permet pas au parti de progresser ».
Des griefs semblables à ceux retenus contre Augustin Kabuya par le président de la convention démocratique, Victor Wakwenda. Ce dernier a dans une déclaration, la semaine dernière, proclamé la déchéance de l’actuel secrétaire général de l’UDPS et lancé le processus de son remplacement. Plusieurs voix s’étaient levées ai sein du parti pour apporter leur soutien à Augustin Kabuya et condamner l’attitude du président de la CDP qui tend à semer le désordre et déstabiliser le parti. Le rapporteur de cette structure interne de l’UDPS a même rappelé sur un média de Kinshasa que Victor Wakwenda a été destitué depuis plusieurs mois de ses fonctions et n’a aucune qualité d’engager le parti.
Malgré la conquête du pouvoir en 2018, après plus de 30 ans de lutte dans l’opposition, l’UDPS peine à se stabiliser. Après l’épisode Kabund et la prise de contrôle du directoire, l’opinion a cru voire la crise complètement passée, mais les faits actuels viennent prouver le contraire. Plusieurs fédérations provinciales et urbaines ne sont pas épargnées par cette cacophonie. Dédoublement, conflit de leadership, affrontements et destruction méchante, « le parti présidentiel » se trouve obligé de remettre d’abord de l’ordre dans sa tanière, à une année des élections générales au pays.
|Par Arsène MPUNGA