Il s’est ouvert ce mardi 24 janvier 2022 à Kinshasa les travaux des états généraux de la communication et des médias. Regroupant toutes les couches des intervenants dans le secteur de la communication médiatique et numérique, ces assises sont axées sur le thème principal: « Médias congolais, quelles perspectives à l’ère du numérique face au défi du développement durable ».
Dans son discours de circonstance, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe a relevé la nécessité de « refonder rapidement l’écosystème médiatique à travers une adaptation des textes qui le régissent ».
« L’exercice du métier en 2022 ne ressemble en rien à celui qu’il était en 1970, en 2000 ou encore en 2010 et pourtant les principes sont restés les même », déclare Patrick Muyaya. Et d’ajouter: « d’un pouvoir autocentré, on est passé à un pouvoir démocratique. Mais entre-temps, le cadre légal qui nous régit date de juin 1996, lui-même, résultat des états généraux de l’époque. Il est donc dépassé…ces assises marquent le début d’un dialogue intergénérationnel entre ceux qui ont été aux premières heures et ceux qui le pratiquent aujourd’hui à l’ère du numérique qui a totalement transformé le métier »
Ces assises vont donc permettre d’assainir la profession du journaliste, de renforcer les conditions d’octroi de la carte de presse, de rendre plus viable économiquement les entreprises de presse, de mettre sur pied un ordre des journalistes avec un conseil de discipline plus opérationnel, de moderniser les médias publics, de faire émerger « le nouveau narratif sur la RDC et de nous réapproprier l’initiative de la communication sur notre pays. Les nouvelles du Congo doivent d’abord être annoncées par des médias congolais », a ajouté le ministre de la communication sous les applaudissements de l’auditoire.
Bien avant d’ouvrir officiellement les travaux, le président de la République Félix Tshisekedi a promis le soutien de son exécutif en vue de l’instauration d’une presse véritablement libre et indépendante. « Le gouvernement sera aux côtés des médias dans ce processus, car il entre dans les responsabilités régaliennes de l’État. Sans une presse libre et viable, la démocratie avec son corollaire, état de droit n’est que leurre ».
Le chef de l’État a invité les professionnels de la presse à s’interroger sur leur rôle dans la recherche de la paix et le développement du pays. Il les a donc invité au sens de responsabilité et à banir la désinformation. « Les fakenews impacte négativement notre société », a-t-il lancé, promettant de « s’impliquer pour un grand accès aux sources d’information ».
Après les allocutions, les participants ont été éclatés en plusieurs groupes pour des assises en carrefour. Leurs recommandations seront adoptées en plénière et feront l’objet d’un suivi permanent et régulier de la part d’un comité à mettre sur pied.
|Par Arsène MPUNGA