Au cours d’un point de presse tenu le vendredi 14 mai 2021, le point focal au Kasaï oriental de l’ONG Agir pour les élections transparentes et apaisées, AETA, Patrick CIBANGU est revenu sur les recommandations de sa plateforme en rapport avec l’organisation des élections de 2023 en RDC et sur les réformes légales et institutionnelles préalables à faire. Ces recommandations ressortent des échanges des experts électoraux de cette structure basés dans les différentes provinces de la RDC. Ces derniers ont discuté le 07 mai 2021 dernier en distanciel sur les enjeux politiques actuels relatifs à la sécurité dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri, ainsi que les réformes légales et institutionnelles liées aux élections.
Concernant la révision en cours de la loi organique sur le fonctionnement de la CENI, AETA souligne que cette réforme ne pourra avoir une plus value louable, légitime et adhésive que dans la mesure où des options claires et courageuses sont prises par le législateur en faveur de la dépolitisation et la citoyennisation de l’administration électorale. Cela doit passer par les profils des animateurs de la centrale électorale réellement indépendants et la réduction de l’mportance numérique de la repésentation des acteurs politiques au sein des oganes de la CENI.
Pource faire, l’AETA interpelle le président de la République, le gouvernement, le parlement et l’ensemble des parties prenantes au processus électoral sur le fait que la non mise en place de la nouvelle équipe de la CENI au cours de cette session parlementaire aura sans doute un impact négatif sur l’objectif ultime du respect du délai constitutionel pour la tenue des élections en 2023. Ce qui risquera de contrarier la ferme détermination annoncée par le président de la République à ce sujet.
L’AETA recommande en outre aux décideurs de faire en sorte que la suite du processus de la réforme institutionnelle de la CENI soit rationnellement planifiée en tenant à l’objectif de l’obligation constitionnelle quant à la tenue des élections.
A propos de la récente instruction du chef de l’État, Felix Antoine Tshisekedi relative à l’organisation des élections des gouverneurs dans les provinces où il se constate le vide de siège, l’AETA estime que cette mesure s’inscrit dans la logique démocratique et privilégie l’efficacité et la stabilité des institutions provinciales.
Par ailleurs, l’AETA interpelle les dirigeants des partis politiques sur le caractère libre et démocratique des élections des gouverneurs des provinces en s’abstenant d’influencer les députés provinciaux sur un choix contraire à leur consentement. Ce qui serait a l’origine des crises institutionnelles constatées dans les provinces, pour lesquelles l’AETA appelle le gouvernement à diligenter une étude politique inclusive, impliquant les acteurs étatiques et non étatiques sur les causes des graves dysfonctionnements constatés dans les institutions provinciales du pays. Cette démarche aura l’avantage de prévenir l’avalanche des motions de déchéance et censure épidémiques dont certaines seraient fondées sur des motifs d’intérêts privés.
Mariam KABEDI