En politique, les temps passent vite, les alliés d’hier peuvent facilement devenir des adversaires d’aujourd’hui. En RDC, cette réalité est omniprésente dans la scène politique, à cause notamment de la transhumance des acteurs mais aussi des coups bas qui frôlent très souvent avec l’illégalité.
Présenté il y’a quelques années comme « Héros Vivant » par feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba, Jean Marc Kabund est à ce jour considéré comme un paria à l’UDPS, parti au pouvoir qu’il a dirigé comme secrétaire général puis président intérimaire, avant d’y être radié il y’a quelques mois. Kabund avait sans nul doute beaucoup d’ennemis au sein même de sa formation politique, son attitude de vouloir tout contrôler n’a pas non plus aidé à arranger les choses.
En janvier dernier, Jean Marc Kabund annonce sa démission des fonctions de premier vice-président de l’Assemblée nationale, poste qu’il occupait au nom et pour le compte de l’UDPS. Deux mois après, l’élu de Mont Amba formalise sa décision, en déposant une lettre de notification au bureau de la chambre basse du parlement. Un acte intervenu au lendemain de la descente punitive de la garde républicaine à sa résidence, en guise de représailles, après que sa garde rapprochée ait arrêté un militaire de ce régiment.
Les images de cette expédition inédite ont fait le tour des réseaux sociaux. Tout un camion des militaires, avec en leur tête des hauts officiers ont fait irruption à la somptueuse villa de Kabund, à Kingabwa, quartier populaire de Kinshasa, en pleine nuit. En ce temps là, le message était clair: le bras droit du chef de l’État Félix Tshisekedi venait d’être éjecté du cercle du pouvoir par ceux là-même avec qui ils ont célébré en 2019 « l’alternance pacifique ». Et depuis, Kabund est rentré dans sa coquille, prennant certainement le temps de digérer « l’humiliation » qu’il venait de subir, mais aussi analyser minutieusement les options qu’il devrait exploiter. Sa parole était devenue très rare, entre les soins de santé à Londres et la visite éclair du stade Municipal qu’il construit pour sa base, l’homme avait choisi de ne pas trop apparaître en public.
7 mois après ces événements, « le fils spirituel du sphinx » va enfin délier sa langue. En effet, Jean Marc Kabund-a-Kabund doit en principe prendre parole ce lundi 18 juillet à Kinshasa, lors d’un point de presse que son équipe a annoncé une semaine avant. D’où ces questions : que va-t-il dire? Quelle annonce s’apprête-t-il à faire? Pourra-t-il annoncer la sortie de son parti politique ou son retour à l’UDPS?
Plusieurs indiscrétions penchent plutôt du côté de l’annonce de son parti politique. Certains évoquent même « Décision finale », comme nom de ce parti, en référence à la dernière décision majeure du père de la démocratie congolaise, Étienne Tshisekedi wa Mulumba, celle de designer Kabund comme secrétaire général de l’UDPS. Ce parti politique pourrait militer au sein de l’opposition politique, ajoutent ces sources. Quoi qu’il en soit, la RDC attend de connaître ce lundi la position de celui qui était même déjà vu par ses sympathisants comme éventuel dauphin de Félix Tshisekedi, en 2028.
|Par Arsène MPUNGA
